Sylvie JOURDET

Parfumeur

Parfumeur indépendant à la tête de Créassence, présidente durant de nombreuses années de la SFP (Société Française des Parfumeurs), Sylvie Jourdet a su raconter, par la magie des notes olfactives, les histoires de Week-end champêtre et Plein été.

QUESTIONNAIRE… de Proust

L’odeur de l’enfanceL’odeur du parfum de ma maman : Chanel n°5 qu’elle portait uniquement le soir avant de sortir. Une odeur fascinante qui l’enveloppait comme une parure. Une odeur qui, enfant, m’émerveillait…

L’odeur de l’amour
Je ne suis pas sûre qu’il y en ait qu’une seule. J’aime l’idée que les personnes que j’aime aient leur propre signature olfactive. Amour maternel, amour filial, amour tendresse, amour filial… il y a autant de formes d’amour que de formes de parfum.

L’odeur de la joie
Si je devais le composer, j’opterais pour des notes fraîches, fruitées et j’essaierais de suggérer des bulles de champagne, des rires des enfants, des rires partagés entre amis.

L’odeur du bonheur
L’odeur du cou d’un bébé, une odeur de peau un peu suave mêlée de notes un peu lactées. Une odeur universelle.

L’odeur de votre destination adorée 
Ma maison à côté d’Arcachon, mon point d’ancrage. Dès la sortie du train, je sens immédiatement cette forte odeur de pin, d’air marin mélangée à cette odeur de sable. C’est un peu mon havre de paix.

RENCONTRE

Parlez-nous de votre enfanceUne enfance heureuse, très familiale où l’on se chamaillait beaucoup avec mes quatre frères et sœurs. Des souvenirs de jeux d’enfant dans un grand jardin. J’aimais beaucoup observer les gens et leur imaginer des vies.

Que vouliez-vous faire comme métier étant petite ?
J’étais plutôt une scientifique. Le laboratoire me fascinait. Je voulais faire de la chimie puis cela s’est orienté plus précisément vers la cosmétique. Je trouvais cela magique de créer toutes ces crèmes. Le parfum a été une révélation tardive.

À quel moment le parfum est-il rentré dans votre vie ? 
J’ai intégré l’IPSICA avec, comme objectif, de faire de la formulation cosmétique. Ma chance a été que, durant ces trois années, on nous ait enseigné les trois matières principales : cosmétiques, parfums et arômes. C’est à ce moment-là que s’est produite la révélation totale avec le parfum.

Racontez-nous votre parcours
Après trois ans de formation à l’IPSICA, j’ai commencé chez GIVAUDAN, puis ayant eu très rapidement mes trois enfants, j’ai décidé de faire du consulting pendant de nombreuses années, ce qui me permettait d’allier passion professionnelle et vie familiale. Encouragée par certains clients, notamment Histoires de Parfums, j’ai eu envie de créer mon propre laboratoire. En parallèle, je me suis beaucoup engagée d’un point de vue associatif : j’ai été plusieurs fois Présidente de la Société Française des Parfumeurs.

Votre ressenti lorsque vous avez entendu parler du projet Âme Buissonnière ?J’ai beaucoup aimé la raison d’être d’Âme buissonnière: l’idée que le parfum pouvait nous sortir d’un monde qui est parfois rude… professionnellement, personnellement. Ce qui m’a également plu, c’est l’approche du geste très intime avec le parfum qu’offre Âme buissonnière.

Quelle est votre plus beau souvenir olfactif ?
Je pourrais faire une liste à la Prévert. Je suis très volatile concernant les odeurs. Je suis très dans l’instant. Je suis tout le temps en alerte. Je vais être folle de patchouli puis une semaine d’après, je vais trouver toutes les qualités à la cardamome

Comment avez-vous imaginé Week-end champêtre & Plein été ? 
Sur WEEK-END CHAMPÊTRE, je me suis imaginée partir en balade, le nez au vent, cueillant quelques fleurs à la volée. Puis progressivement, je me voyais me rapprocher de plus en plus des champs eux-mêmes, pour finalement m’allonger sur l’herbe. J’ai composé ce parfum comme si l’on sentait chacune des fleurs que j’avais cueillie sur mon chemin.

Pour le second parfum, son nom PLEIN ETE m’a tout de suite inspiré. Cela m’évoquait ce soleil qui vous brûle la peau. L’odeur de cette peau, mêlée à ces ambres solaires qui sont toujours un peu parfumés. C’est vraiment cette idée de chaleur que je voulais illustrer, cette sensation charnelle, physique, chaude, sensuelle. C’était une évidence.

Fabrice OLIVIERI

Parfumeur

A la tête de Parfumologie depuis 2005, Fabrice Olivieri est un parfumeur indépendant dont les souvenirs d’enfance sont parfumés à la grenadine. Un parfumeur au parcours atypique qui a su écrire avec audace et sensualité notre parfum Paris ma bien-aimée.

QUESTIONNAIRE… de Proust

L’odeur de l’enfanceLa collection de roses de ma grand-mère

L’odeur de l’amour
L’odeur naturelle de la peau

L’odeur de la joie
Le sapin de Noël

L’odeur du bonheur
Un chocolat chaud, bien noir !

L’odeur de votre destination adorée 
Une pinède en Provence

Produire en petite série pour éviter la surproduction et le surstockage grâce à un circuit court et maîtrisé.

RENCONTRE

Parlez-nous de votre enfanceUne enfance très heureuse avec de nombreux voyages qui ouvrent l’esprit.

Que vouliez-vous faire comme métier étant petit ? 
Jardinier. Parfumeur, ce n’est pas bien loin !

Comment avez-vous su que vous vouliez être parfumeur ?
Mon père oeuvrait dans le domaine des plantes aromatiques et des arômes de fruit. Souvent, je jouais dans l’usine où se fabriquaient liqueurs et sirops de fruits. Un éveil au goût et à l’odeur.

Racontez-nous votre parcours
Après des études de commerce et une première vie en tant que chef de projet marketing pour une grande société de création japonaise de parfums, j’ai voulu me rapprocher de la création. Il a aussi fallu plusieurs années de formation aux matières premières et à la formulation des parfums. Puis j’ai été assistant de grands parfumeurs – c’est comme cela que l’on apprend vraiment – dans une société anglaise, puis une américaine. En 2005, j’ai décidé de plonger dans le grand bain, j’ai créé ma propre société et je suis devenu parfumeur.

Concrètement: Nos parfums sont fabriqués à Grasse, capitale du monde du parfum.

Nos bijoux sont fabriqués dans notre atelier situé dans le Sud de le France.

Nos packagings sont imprimés dans le Sud de la France.

Votre ressenti lorsque vous avez entendu parler du projet Âme Buissonnière ?L’originalité d’une odeur, diffusée depuis un bijou, qui s’active et se réactive avec le mouvement du bras tout au long de la journée, m’a beaucoup séduit. Je trouve l’approche novatrice.

Quelle est votre odeur préférée et quel souvenir appelle t-on en vous ?
J’aime l’odeur de fleurs en général, le jasmin en particulier, qui a le pouvoir de nous projeter instantanément dans un pays très lointain.

Comment avez-vous imaginé Paris ma bien-aimée ?
J’ai imaginé PARIS MA BIEN-AIMEE comme le reflet de la Parisienne, pimpante avec la cardamome, enjouée avec le gingembre et lumineuse avec le musc blanc. Parfumée d’un bouquet de fleurs blanches, elle se délecte d’un thé noir à la terrasse d’un café.

Patty CANAC

Aromachologue & Olfactothérapeute

Passionnée par les odeurs et les émotions, Patty Canac multiplie les expertises. Aromachologue, thérapeute olfactif, experte en évaluation de parfums pour de nombreuses marques de luxe, Patty Canac est la fondatrice d’Olfarom. Patty Canac a travaillé main dans la main avec Sylvie Jourdet et Fabrice Olivieri pour composer les balades olfactives d’Âme buissonnière.

QUESTIONNAIRE… de Proust

L’odeur de l’enfanceTous les mercredis, ma famille me cachait des petits sacs de bonbons sur tout un parcours (dans les fleurs, près de la fontaine) pour retarder mon envie d’aller découvrir la fabrique de vinyles qu’elle dirigeait.
Cette odeur c’était un mélange sucré de fraises tagada et des roudoudous.

L’odeur de l’amour
C’est celle de mon premier grand amour : un globe-trotter. Un homme d’une belle élégance avec son chapeau de cuir et son pantalon de daim. Il m’a d’ailleurs inspiré Balthazar, le parfum que j’ai créé pour le Bon Marché. L’odeur de daim mêlée à un cuir assez doux.

L’odeur de la joie
Celle de ma mamie, une femme très raffinée, lumineuse, qui adorait éclater de rire. Tous les matins, elle se maquillait avec un nuage de poudre de libre qui sentait l’iris et se parfumait avec une effluve d’«Ombre rose de Jean-Charles Brosseau ».

L’odeur du bonheur
Le bonheur pour moi, c’était, enfant, d’aller dans la forêt, qui se trouvait très proche de la maison de mes grands-parents. Je m’amusais à sentir l’odeur des différents sapins. Cette odeur de forêt, de terre, je peux la ressentir encore aujourd’hui.

L’odeur de votre destination adorée 
C’était évidemment l’Inde. C’est l’odeur des épices mélangée à ce côté violent de la saleté qui vous percute dès l’arrivée sur le tarmac.
Mais c’est également le bois de Santal, cette odeur extraordinaire que j’ai découverte à Mysore et qui m’évoque la féminité, la douceur et le calme.

RENCONTRE

Parlez-nous de votre enfanceJ’ai eu deux grandes familles: d’un côté paternel, une famille de peintres italiens, des odeurs de cuisine, des amis en permanence à la maison, beaucoup de bruits.
Du côté maternel, une famille bourgeoise, plus cadrée, plus organisée, avec des codes établis, des discussions profondes, de la bonne cuisine mais réfléchie. Un choc de culture entre les deux.

Que vouliez-vous faire comme métier étant petite ? 
Je n’avais pas un métier en tête. Petite, je jouais avec ma pince à cornichons (comme baguette) pour soulever les feuilles, les bois, les fleurs. Ensuite, je mettais devant moi des poupées et je jouais à la maîtresse d’école avec cette pince à cornichon. Elles avaient toutes des prénoms de fleurs, j’imaginais pour elles des histoires extraordinaires.

À quel moment le parfum est-il rentré dans votre vie ?
Le parfum est rentré dans ma vie vers 18 ans. Enfant, je m’intéressais davantage aux odeurs: j’adorais tout sentir… le linge propre, le rouge à lèvres, l’odeur du lapin…le parfum était trop complexe et les études aussi, je rêvais de créer un flacon qui renferme les souvenirs.

Racontez-nous votre parcours
Après des études supérieures en Italie, je rentre en France à 20 ans pour me rendre à Grasse. Longtemps autodidacte, j’apprends les matières premières pendant de longues années aux côtés d’Edmond Roudnitska. Je deviens parfumeur puis responsable du service évaluation dans une grande maison de composition de parfums. Ma passion pour le parfum mais aussi pour le lien entre odeur et émotion me conduisent à créer ma société Olfarom où j’interviens en tant qu’olfactothérapeute pour le monde médical (odeurs et mémoire), qu’aromachologue (rééquilibrage psycho émotionnel avec l’olfaction des huiles essentielles) et en tant qu’évaluatrice de parfum. Je suis également l’auteur de trois livres.

Votre ressenti lorsque vous avez entendu parler du projet Âme Buissonnière ?Âme buissonnière est presque le résultat de toute une vie pour moi. Ce projet évoque pour moi les émotions, le décor, le fait de voyager dans un espace temps. Il incarne également le raffinement
Ce projet m’a touché car il parle du parfum comme d’un doudou qui accompagne : c’est une odeur qui est capable de nous parler d’un temps d’ailleurs, tout en étant présent.
Un projet innovant en reliance avec le monde émotionnel et mémoriel.

Quelle est votre odeur préférée et quel souvenir appelle t-on en vous ?
Le Patchouli est une odeur qui m’a toujours interpellée. Une odeur à la fois sombre – la terre, l’odeur du renfermé – et lumineuse car elle se réchauffe, elle perdure. C’est une contrebasse comme en musique.

Comment avez-vous imaginé la collaboration avec les parfumeurs Sylvie Jourdet & Fabrice Olivieri ? 
Il me fallait échanger autour d’une sensibilité et de l’émotion, il ne s’agissait pas d’un brief ordinaire mais d’un temps suspendu, « d’une mémoire retrouvée, d’une ambiance, d’un lieu, l’idée magique : celle de raconter des histoires ».
Sylvie Jourdet et Fabrice Olivieri ont su apporter la représentation de ces sensations. Mon objectif était de faire abandonner l’idée d’un brief conventionnel : cible, pays…. Nous nous sommes délectés à imaginer des paysages, des lieux, des histoires afin que tout le monde puisse avoir un doudou mémoriel.